Schnock 19 - Mireille Darc : « Je ne suis plus une petite pétasse, je suis une grande pétasse ! » (Extraits)
La Revue Schnock consacre un grand dossier à Mireille Darc dans son dix-neuvième numéro. Voici un extrait d'un entretien fleuve avec l'actrice qui raconte ses débuts au cinéma auprès de Lautner, Audiard, Serrault, de Funès et les autres.
Quel est votre premier rôle
important selon vous ?
C’est Des pissenlits par la racine,
le premier que j’ai fait avec Lautner. Là, je rencontre toute la bande, sauf
Lino Ventura qui n’est pas dans le film, mais Audiard, Francis Blanche et les
autres sont là. Et ce n’étaient pas des tendres.
Il y a Maurice Biraud et Michel
Serrault aussi… Une sacrée bande.
Et de TRÈS TRÈS bons comédiens. Donc, si vous voulez, là vous commencez à avoir
du plaisir à dire des dialogues et à jouer avec des partenaires. D’ailleurs, je
vais les voir tous les soirs, ils sont dans tous les cabarets de Paris. Ils en
font deux ou trois par soir. Francis Blanche, Serrault avec Poiret, je commence
à tournicoter pour aller les voir jouer. Je découvre des natures. D’abord, ils
sont exigeants. Sur un tournage, ils ne vont pas vous accepter si vous n’êtes
pas au taquet. Bernard Blier, par exemple, si vous ne savez pas bien votre
texte, il vous met tout de suite K.O.
Vous dites que vous commencez à
prendre du plaisir, mais vous ne commencez pas non plus par le plus
facile. C’est difficile à dire, du Audiard.
Oui. Mais… Moi, je l’ai dit un peu comme j’aurais pu dire un poème. Comme je ne
parle pas comme ça dans la vie, et que je ne savais pas toujours très bien le
sens, le tout c’était de sortir son texte en le balançant comme ça, sans
chercher à le rendre plus vrai que nature. Moi je ne suis pas un titi parisien, donc je n’allais pas le jouer : (elle prend l’accent des faubourgs) « Aloureuuuus » (transcription phonétique − NDLR).
C’est peut-être ça qui marche, parce que
vous n’enrajoutez pas.
Je dis les choses le plus simplement du
monde. Mais enmême
temps, ça donne une poésie au personnage. Je comprendsque j’intéresse Audiard à cause de ça.
Sur Des pissenlits, vous retrouvez aussi Louis de Funès, après
Pouic-Pouic…
De
Funès ?… Mais il n’a pas un rôle très important là… Si ?
Il joue votre amant.
Moi,
j’ai couché avec de Funès ? Vous m’interpellez, là… (rires) Oh,
il a dû s’en sortir très bien, parce qu’au début, de Funès, c’était un très bon
comédien. Après, il est parti dans ces scènes où il allait jusqu’au bout… Qui
ne finissaient jamais. Là, il est encore tranquille, si l’on peut dire.
Audiard avait l’habitude d’écrire pour
des acteurs qu’il connaissait. Vous l’avez rencontré avant, ou pendant le
tournage de ce film ?
Il
ne m’a pas écrit de rôles spécialement. Il les a écrits avec l’idée que j’étais
comme toutes les filles qu’il décrivait généralement, c’est-à-dire des
pétasses. Donc j’étais une pétasse de plus. Ce qui l’a fait marrer, c’est que
d’un seul coup, il y avait quelque chose de différent qui se passait, justement
parce que je n’en remettais pas, parce que je n’étais pas dans le côté « Aloooooreuh »… (re-transcription
phonétique – NDLR)
Propos recueillis par Alister et Sylvain Perret
L'intégralité de l'entretien est à lire dans Schnock n°19, Mireille Darc : « Le Vice est ma vertu», été 2016.
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