Le n°22 de la revue Schnock consacre un dossier de 60 pages à Françoise Hardy. Dans un grand entretien, la chanteuse revient notamment sur ses débuts chez Vogue. Extrait.

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Françoise Hardy : "J’étais jeune, je sortais de mon trou, je n’y connaissais rien. Je ne voyais pas certaines choses. La seule chose qui m’intéressait était de faire un disque – quelque chose de totalement utopique pour quelqu’un comme moi. Et bizarrement, je me disais que si je ne prenais pas le risque de forcer un peu la chance, j’allais le regretter toute ma vie. J’avais conscience de ça. L’effort, pour moi, était de téléphoner à des maisons de disques et de passer des auditions. J’avais lu dans «Les Potins de la commère» dans France Soir, le seul journal qu’achetait ma mère, qu’une maison de disques cherchait à engager des gens jeunes. Donc j’ai pris l’annuaire et j’ai appelé Pathé- Marconi. J’avais déjà composé quelques petites chansons. J’y suis allée comme à l’abattoir : j’avais besoin qu’on me dise : « Non, non, ça ne va pas. » Et en fait, ils m’ont gardée beaucoup plus longtemps que je ne pensais. Après mon audition, le directeur artistique, Jacques Sclingand, me dit : « Oui, c’est pas mal, mais nous avons déjà Marie-Josée Neuville, et ce que vous faites l’évoque un peu trop. » J’étais quand même toute contente d’être restée aussi longtemps. Je pars. J’étais sur le trottoir quand il me rappelle. Il me demande si je me suis déjà entendue. Ce n’était pas le cas, on n’avait pas de magnétophone. Il me dit : « Revenez, je vais vous faire écouter votre voix. » J’y suis retournée, en appréhendant au dernier degré ce que j’allais découvrir.

Et j’ai été surprise dans l’autre sens. Cette écoute m’a encouragée à contacter d’autres maisons de disques. J’ai d’abord téléphoné à Philips. Ils m’ont répondu qu’ils ne faisaient passer d’auditions qu’à ceux qui avaient assisté aux cours d’une certaine Christiane Néret – je n’avais pas les moyens de suivre des cours, quels qu’ils soient. Donc j’ai téléphoné à Vogue et je suis tombée sur l’ingénieur du son, André Bernot. Il me demande ce que je fais et me dit : « On cherche un pendant à Johnny Hallyday, donc si vous pouvez axer votre audition sur des chansons rock, c’est ce qui nous intéresse. » Tout ça pour dire que le succès de Johnny mettait les maisons de disques à l’affût de chanteurs de son âge."

Propos recueillis par Laurence Rémila

L’intégralité de l’entretien est à lire dans Schnock 22, Françoise Hardy : « Je ne suis pas une baba cool »

En librairie le 8 mars 2017

 

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