Schnock n°26 - Pierre Tchernia : « Je suis resté un homme libre» (Extrait)
Le n°26 de la revue Schnock consacre un grand dossier de plus de 50 pages à Pierre Tchernia. Extrait d'un entretien inédit où il revient sur l’évolution de la télévision et sa relation avec Arthur.
Quand la télévision a basculé dans le business, pour vous, c’était la déchéance ?
Le reproche que je ferais, c’est que, durant les années heureuses que j’ai connues jusqu’au début des années 90, il y avait à la tête des chaînes des directeurs des programmes. Et maintenant, ce ne sont plus des directeurs des programmes, ce sont des gens qui essaient de mettre en accord ce qui peut se faire et ce que demande l’argent. Car c’est l’argent qui dirige tout ça. Quand j’interviewais un réalisateur dans « Mardi Cinéma », je ne commençais pas en disant : « Vous avez fait 300 000 entrées en première semaine ! », je lui parlais de son film…
À propos d’Arthur, du scandale des animateurs-producteurs, de ses affaires avec Stéphane Courbit, je vous ai entendu dire un jour : « Je suis comme un oncle qui vitavec son neveu : je sais qu’il fait pipi dans le lavabo, je saisqu’il sait, mais on n’en parle pas… »
Je connais Arthur, il y a des choses qui sont à relier totalement à ses qualités de cœur. Ses qualités d’esprit, ce n’est pas à moi de juger, c’est aux spectateurs. Mais ce qui est certain, c’est que j’ai pris moins de plaisir à participer aux « Enfants de la télé » pour des raisons de rythme intérieur. Mon rythme personnel n’est pas en phase avec la rapidité des réparties autour de la table.
Mais vous avez quand même suivi Arthur sur TF1…
Oui, parce que l’émission marchait bien… Et puis j’étais payé ! Et finalement, je dois tout à TF1. (Sourire) Quand j’ai commencé, il n’y en avait qu’une…
Peu avant de mourir, alors que vous étiez adolescent, votre père vous a dit : « Fais ce que tu veux, mais sois unhomme libre. »
Je suis resté un homme libre et surtout content d’avoir eu l’occasion de connaître des êtres, souvent disparus, qui m’ont apporté tant de jours heureux… Et bien sûr, le meilleur scénariste et le meilleur comédien : René Goscinny et Michel Serrault. Des gens pour qui j’ai eu à la fois de l’amitié et de l’admiration. Et quand vous pouvez éprouver ça, bah, vous êtes le roi du monde !
Propos recueillis par Olivier Monssens
L’intégralité de l’entretien est à lire dans Schnock 26, Pierre Tchernia : « À vous Cognacq-Jay ! »
En librairie le 7 mars 2018
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