Il fallait bien son fils pour nous en dire plus sur notre cover-boy du trimestre. On sait le réalisateur de Regarde les hommes tomber et d’Un prophète peu loquace en général, et encore moins sur son père, mais pour remettre les choses à plat, tranquillement, il a accepté d’en disserter avec nous pour Schnock. Et de quelle manière. Extraits.

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Aujourd’hui, l’écriture de scénario est devenue un truc tellement calibré, des livres expliquent comment traiter les sujets, des écoles aussi… En voyant certains films de votre père on peut se demander : comment s’est-il formé à ça ?

Enfant, j’ai toujours vu mon père travailler. Même si sa vie était chargée de plein d’autres choses, je l’ai toujours vu travailler. Je le voyais tous les matins à 8 heures à son bureau… Quand il avait des lunettes de soleil, c’est probablement que la nuit avait été compliquée… Mais le travail n’explique pas tout. Qu’on le veuille ou non, il y a un primat de l’écrit dans le cinéma, dans l’industrie du cinéma, dans la chronologie de fabrication de films… Mon père avait écrit des romans pour la collection « Fleuve noir » et l’un d’eux (Mission à Tanger, 1949 – NDLR) a été adapté au cinéma par André Hunebelle. C’est comme ça que ça commence, je crois. L’époque aussi a son importance. Dans les années d’après-guerre, le cinéma en France est un puissant ascenseur social. Une partie de ma famille en a profité. Mon oncle, Jean-Paul Guibert, était producteur ; mon parrain, Maurice Biraud, était acteur.

Il y a des films comme Les Grandes Familles (Denys de La Patellière, 1958 – NDLR) où l’on est quand même étonné par une certaine virtuosité scénaristique… La vitesse de bouclage de l’intrigue, assez complexe, avec beaucoup de personnages, en une heure vingt-cinq à peine… On sent un savoir-faire quand même…

D’abord, le format des films à l’époque était beaucoup plus court qu’aujourd’hui, une heure vingt, une heure trente était une norme. Ensuite, c’étaient des films où l’essentiel de l’histoire se traitait et se résolvait par le dialogue qui avait donc intérêt à être bon. C’est dans ce système que mon père a prospéré.

 Propos recueillis par Alister.

 

Photo : Eponine Momanceau

 

L’intégralité de l’entretien est à lire dans Schnock 21, Michel Audiard : « Je m’enrhume quand je ne porte pas de casquette »


En librairie le 7 décembre 2016

Soirée de lancement le mercredi 7 décembre à 19h  à la librairie La Petite Lumière, 14, Rue Boulard, 75014 Paris


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