Le n°27 de la revue Schnock consacre un grand dossier à Guy Marchand. Extrait d'un entretien inédit de 30 pages où il revient sur ses débuts dans la musique et au cinéma.

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Une rencontre décisive avec Eddie Barclay, au début des années 60, vous amène à intégrer la bande de Salut les copains

Oui, mais ne me cherchez pas sur la fameuse photo (prise en 1966 par Jean-Marie Périer, on y retrouve toutes les « idoles » d’alors – NDLR), je n’ai pas voulu y être ! Comme j’arrivais d’Algérie, que j’avais fait l’armée et que je sortais de la Légion étrangère, je n’étais pas apprécié. Ma chanson « La Passionnata » marchait plutôt bien, mais je n’étais pas aimé. Tout le monde pensait que cette chanson était un gag, alors qu’ils avaient tort. C’était un cri de douleur ! Il ne faut jamais oublier que Stendhal était un officier napoléonien, et que de l’armée sont sortis pas mal de poètes. Je ne plaisais pas aux autres de Salut les copains et vice versa. J’étais intemporel ! On m’a toujours un peu ringardisé, mais parfois c’était presque de la jalousie, parce que j’étais jeune et beau, que j’avais un physique à la Rudolph Valentino, ou alors parce que je faisais penser à un représentant de commerce. On me trouvait beau et con, mais on peut être laid et con aussi ! Le crooner, c’est toujours le clown blanc, le ringard. Les gens détestent ce genre-là. Heureusement, le cinéma est venu à mon secours !

 

Et pour votre premier film, vous vous retrouvez dans Boulevard du rhum(Robert Enrico, 1971) face à Brigitte Bardot et Lino Ventura. Impressionnant, non ?

Je suis plus admiratif qu’impressionné. Le côté impressionnant, je ne sais pas ce que cela veut dire. Admiratif devant un homme qui est à la fois un catcheur et en même temps un bon acteur, un type généreux, et surtout devant la plus belle femme du monde. Débuter dans le cinéma en embrassant Bardot, excusez du peu ! J’ai encore la photo dans ma bibliothèque, elle devant moi, qui me tend son beau visage, c’était le Saint-Graal du play-boy, imbécile que j’étais. Et c’est Sami Frey qui se l’est faite, putain ! Je ne pouvais plus dire le texte après ! Je ne croyais pas qu’on embrassait comme ça au cinéma. On m’avait pris comme chanteur plutôt que comme acteur. Quant à Lino Ventura, c’était un roc. Les rapports n’avaient pas changé quand on s’est recroisés sur Garde à vue (Claude Miller, 1982). J’ai vécu avec Michel Serrault une expérience merveilleuse. On me parle souvent de ce film, parfois ça me gonfle un peu. Je demande alors qu’on arrête de me parler du bureau !

 

Propos recueillis par Luc Larriba, Jean-Yves Guilleux & Rod Glacial

L’intégralité de l’entretien est à lire dans Schnock 27, Guy Marchand : « Je suis un touriste »

En kiosque et en librairie le 6 juin 2018

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